Le retour aventureux!

Puis arrive un phénomène étrange (pour nous). Pendant deux jours nous avons travaillés dans 18 degrés. Le troisième jour il fait beaucoup plus froid et le soir la pluie tombe. Le lendemain matin il a neigé. Mauvais timing car nous, nous partons. Du coup, nous sommes les fous du village. Dans la montagne, la barrière de neige est fermée, personne ne passe.

Pas de problème pour nous. Nous contournerons les montagnes par la route de Bouarfa, Boudnib. Déterminés, vers 10h nous disons au revoir. A contrecoeur de la part des villageois, parce que, de un, nous partons. Et ensuite parce qu’ils trouvent ça très dangeureux.
Pendant la première partie du trajet nous sommes encore haut dans la montagne et devons prendre quelques virages en épingle a cheveux alors qu’il neige assez fort. Mais, plus nous avancons, plus ça descend et la neige se transforme en pluie. Courage, nous continuons, voulons rentrer à Oujda.

Une fois passé Errachidia, nous sommes dans les averses, parfois très fortes. La route devient plus étroite et nous devons traverser quelques rivières.
Le truc c’est que les routes ont des, genre de, ponts de 1m au dessus de l’eau. Quand la pluie tombe fort, les rivières se gonflent et inondent la route.
Nous passons dans 10, puis 20, puis 30 cm d’eau. Après un dixaine de passages nous arrivons à un point ou les véhicules sont a l’arrêt. Personne ne passe. L’eau est trop haute et trop “sauvage”. Le message est: “attendre que la rivière se calme”. Ouais, ..après une demi heure, regardant le ciel, nous comprenons que..a un certain moment, un jour..la rivière va se calmer, mais pas s’il pleut encore, ce qui va être le cas.

Demi tour. Marre! Nous retournons au village. Evidement, les passages que nous avons pris à l’aller se sont gonflés, eux aussi et l’eau est plus rapide. Pendant un instant nous croyons être pris au piège, mais nous continuons et la voiture se comporte très bien. Avec une KIA tu peux donc passer des torrents de 30-35 cm. Vite, mais pas trop, de facon a ne pas être entreiné. Passionant tout ça!
De retour à Errachidia, Eddy téléphone a Mbarek pour lui dire:”On revient”. Il entend celui-ci sauter au plafond: “Tu reviens, bien!”
Nous passons encore une nuit au village et le lendemain, nous apprenons que la barrière de neige est levée. La nuit, on a travaillé dur pour dégager les routes.

Deuxième départ. Passé Rich se trouve le col que nous devons passer. Le tout se passe encore lentement, nous pouvons passer a tour de rôle. Une direction, puis l’autre. Après l’attente, commence le magnifique parcours à travers l’Atlas enneigé. Il y a 37 ans qu’il n’a plus neigé comme ça et nous, nous avons la chance d’être en plein milieu. Formidable, majestueux. Les photos ne peuvent en aucun cas reproduire la beauté dans laquelle nous nous trouvons.

Notre frustration à propos du départ “raté” fond comme, oui, neige au soleil. Le soir, nous arrivons sains et saufs à Oujda, avec encore les belles images en tête.
Vu sous cet aspect, retourner au village était LA bonne décision. Valait mieux ne pas partir du tout, tu dis?
Ben non hein, nous n’aurions pas vécu nos cascades dans l’eau alors.

En quittant le village nous étions assez touchés par ce que Aïsha (de Mohamed), nous dit: “Je veux acheter un cadeau pour vos enfants mais, comme Mbarek ne travaille pas, c’est Mohamed qui a payé tout pour le mariage de leur soeur et je n’ai plus d’argent”.
Elle n’a presque rien mais elle veut quand même donner quelque chose pour nos enfants, qui vivent dans le riche continent Européen.

A chaque fois que nous y allons, nous apportons des “cadeaux”. Des vêtements pour les gosses, shampoo, mousse de bain, des tasses, serviettes de bain, essui de cuisine. Cette fois, une amie avait crocheté plein de petits lapins, pour nous, les distribuer aux enfants. Ils sont toujours incroyablement contents. Evidement, ce que nous pouvons donner est limité.

Et voilà pourquoi nous pensons a vous. Si’l y en a entre vous qui ont des trucs a donner, faites le nous savoir. Le plus nécessaire sont les vêtements enfants, mais aussi pour adultes (pas de mini jupes., hm?). Vieux GSM qui fonctionne encore, ne fut ce que pour écouter de la musique. Jouets (pas a batteries), des livres, cahiers, des bics, savon, produit vaisselle, dentifrice, briquets (pour allumer le gaz), assiettes, ustenciles de cuisine.
Vous ne vous rendez peut-être pas compte a quel point, un truc que nous ne pouvons/voulons plus utiliser, rend ces gens là heureux tout plein.

Ceci sera notre dernier conte rendu a aprtir du Maroc. Demain, mardi 10 Janvier nous repartons vers l’Europe.